Lettres vagabondes : Un libraire entre Braga et Villers-Bretonneux

Chers amis,

Vous m’imaginez sans doute, le cœur léger, perdu dans le charme mélancolique d’un petit café de Guimarães ,Braga , où l’ombre de Pessoa murmure encore entre les lignes de « Le Livre de l’Intranquillité », tandis qu’au loin, une voix de fadiste déchire le silence d’une ruelle pavée. Vous me voyez errer dans les ruelles de Porto, où le Douro coule comme un vin vieux, et où chaque librairie, chaque azulejo raconte une histoire plus ancienne que la mer.

Les journées ? Elles se perdent entre les pages jaunies des livres oubliés, les forêts d’eucalyptus qui bruissent comme des poèmes inachevés, et les criques secrètes où l’Atlantique vient déposer ses rêves en écume. Je goûte des pastéis de nata encore tièdes, je sirote un vinho verde à l’ombre d’un platane centenaire, et je me dis que le Portugal est un pays qui se lit autant qu’il se vit – une mélodie triste et joyeuse, comme un fado qui parle de saudade et d’espoir en même temps.

Et pourtant…

Malgré tout cela, c’est vers vous que mes pensées reviennent. Car pendant que je m’enivre de ces paysages, de ces mots, de ces musiques, je prépare aussi, page après page, une année qui sera à la hauteur de votre curiosité. Je dévore les livres comme un affamé, je traque les pépites littéraires, les disques rares, les films oubliés – tout ce qui fera de notre petite librairie, au cœur de Villers-Bretonneux, un refuge où l’on vient autant pour rêver que pour acheter.

Rassurez-vous : je reviendrai les bras chargés de livres, de musiques, et de cette lumière si particulière qui nimbe le Portugal – celle qui fait briller même les jours gris. Et nous aurons tant à partager ! Des vers de Pessoa aux accords de Dead Combo, des éclats de José Saramago aux couleurs de Paula Rego… Tout cela viendra peupler nos étagères et nos conversations.

Je vous écris pour vous dire que je ne vous oublie pas – que même au milieu de cette douce folie portugaise, c’est votre visage, vos questions, vos rires qui me manquent. Mais patience… Bientôt, je serai de retour, et nous ferons de cette nouvelle année une fête des mots, des images et des sons.

En attendant, je bois un café à votre santé, quelque part entre Braga et le bout du monde.

Votre libraire, toujours un peu ailleurs mais jamais bien loin,

Vladimir

Cão na Lua(Chien Sur La Lune)

Commentaires

Une réponse à “Lettres vagabondes : Un libraire entre Braga et Villers-Bretonneux”

  1. Avatar de Claude
    Claude

    Impatient de découvrir tout cela à votre retour!

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